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Section 3.7

Principe des modèles structuraux-phénoménologiques
principe (VII)




La science, et pas seulement elle, modèle la réalité, les aspects et les objets de la réalité. Un modèle est une représentation informationnelle de la réalité, y compris de la réalité informationnelle. La racine du modèle est dans la nature même de l'existant. Le phénomène informationnel primordial, par sa composante "exister au-dedans de soi", représente aussi la loi tendancielle de la réflexion, de l'association d'une information à n'importe quelle forme du réel et, au plus haut degré de la connaissance.

Les organismes les plus élémentaires, et tout d'abord, évidemment, la cellule, ont un sens de l'unité propre et, centré sur celui-ci, un sens de l'organisme propre, l'autogestalt; de même, ils peuvent avoir le sens de l'environnement et des éléments qui existent dans le milieu environnant, le gestalt de leur extérieur. Gestalt et autogestalt sont des sens auxquels peuvent correspondre des structures moléculaires informationnelles; ils sont donc des réponses informationnelles phénoménologiques et structurales. Une telle réponse informationnelle représente un modèle de la réalité propre et extérieure, modèle vital pour chaque organisme.

Reconnaissant la modélisation comme une propriété fondamentale de n'importe quel organisme, il est évident que de la modélisation spontanée, biologique, on arrive à une modélisation consciente, culturelle, accomplie par l'homme social et, dans ce cadre, à la modélisation scientifique. La science structurale met évidemment l'accent sur la modélisation structurale. L'idéal, ici, en est le modèle formel, et l'idéal du modèle formel est le modèle mathématique. Cependant, les systèmes formels se heurtent à des paradoxes, ainsi la théorie des ensembles, ou au caractère de tout système formel d'être en principe incomplet, caractère démontré par le théorème de Gödel et, à la suite de celui-ci, confirmé à nouveau par Chaitin [1987] avec sa théorie algorithmique. Aucun système formel majeur n'étant complet, cela signifie qu'aucune réalité physique de plus vaste teneur ne peut être complètement saisie dans une formalisation unique et, en conséquence, ne peut pas être complètement expliquée. Donc,

le modèle formel propre à la science structurale est insuffisant

(principe VII, a)

tout comme, du reste, la science structurale elle-même. Toutefois, par parties, ce modèle, peut s'avérer particulièrement efficace, mais il ne faut pas non plus perdre de vue que la modélisation formelle est également utilisée, souvent par le truchement des machines électroniques, par l'homme, celui-ci ajoutant une conscience mentale, c'est à dire une signification phénoménologique, aux symboles du formalisme utilisé. C'est dire en d'autres mots que la science structurale n'est pas totalement structurale, seul l'effort de la modélisation dans le cadre de cette science tend à être strictement structural. Une fois ces modèles établis, leur "fonctionnement" dans l'esprit de l'homme devient structural-phénoménologique. Sans cela la science structurale ne progresserait pas.

On affirme parfois qu'il faut des expérimentations et des symboles pour connaître et comprendre le monde. En fait, cette affirmation n'est qu'une nouvelle façon d'exprimer le couple classique expérimentation-théorie de la méthode scientifique. Si l'idéal en matière de théorie est entrevu comme sous-entendu dans le monde des symboles formels, alors l'insuffisance de la connaissance structurale devient manifeste. Mais si on considère le symbole comme ayant un sens aussi dans l'esprit de l'homme, c'est le cas de certains symboles représentant des idées, des concepts, des notions, alors la connaissance est structurale-phénoménologiquetout en demeurant encore insuffisante tant que le phénoménologiquen'est pas reconnu et compris dans l'acte même de modélisation.
Bref, se pose le problème d'une modélisation structurale-phénoménologique:

à la réalité structurale-phénoménologiquedoit correspondre un modèle structural-phénoménologique.

(principe VII, b)

Mais comment aboutir à semblable modèle quand le phénoménologique est par essence informel, et quand l'idéal de toute modélisation est précisément la formalisation ? Pour la science structurale-phénoménologique, la solution semble être dans les formules symboliques et même dans certains calculs symboliques où les symboles vont représenter les uns, des éléments formels, et d'autres, des éléments informels. Si le symbole n'est pas réduit au formel, alors deviennent possibles des formules et calculs symboliques où les symboles ayant un contenu phénoménologique signaleront la présence de processus phénoménologiques. Compte-tenu du caractère informel du phénoménologique inorganisé on ne peut s'attendre à plus. En échange on pourrait obtenir un certain "formalisme" dans le traitement des processus structuraux-phénoménologiques, un formalisme que nous appellerons symbolisme et à l'aide duquel il sera possible de construire des théories symbolistes de la réalité structurale-phénoménologique.

Le modèle structural-phénoménologique sera donc un modèle symboliste

(principe VII, c)

etnon formaliste, bien qu'il puisse englober aussi des sous-modules formels. Il n'est pas exclu aussi qu'on puisse un jour découvrir une logique structurale-phénoménologique dont dérivent des logiques formelles de différents types mais qui, en soi, soit beaucoup plus adéquate à la réalité structurale-phénoménologique.

Dans l'univers, un objet structural A est caractérisépar une structure S, et pour cette raison

A = <S> (1)

Un objet structural-phénoménologique contient une structure, sans doute, mais aussi des significations phénoménologiques , ainsi que opérateurs G deliaison entre le structural et le phénoménologique,incluant ceux de génération phénoménologique,donc

B = < S, , G, I> (2)

I représente l'informatière comme supportde l'information phénoménologique .
Si nous séparons et explicitons la structure informationnelle Si de la structure S, alors

B = <S, Si, , G, I> (3)
S Si (4)

Il est évident que la phénoménalité d'un objet du type (3) peut être beaucoup plus grande que celle d'un objet du type (1), où, tout au plus, A =<S, Si>, avec S Si.

Les objets du type (3) sont des objets vivants. Pour eux ainsi que pour leurs interactions, se posent des problèmes de modélisation structurale-phénoménologique. La société, bien qu'elle ne soit pas un organisme unitaire, s'inscrit également dans ce contexte.

Un problème particulier est celui du modèle des trous noirs et blancs qui existent dans un univers. Les trous noirs ont été mis effectivement en lumière par voie expérimentale, alors que les blancs ne sont encore que des hypothèses. Les trous noirs semblent accumuler en un point la masse et l'énergie de l'univers ce qui pourrait signifier aussi bien qu'ils extraient l'énergie et la masse de l'univers. Les trous blancs semblent, au contraire, être des sources d'énergie et de masse. Sont-ils des processus structuraux-phénoménologiques? Il se peut que l'explication de ce genre de processus reste tout de même structurale si on tient compte du modèle orthophysique d'un univers, avec un espace à plusieurs dimensions et un sous-espace qui est l'espace usuel tridimensionnel, le reste étant un sous-espace adjacent à l'usuel.

Il est tout aussi possible que l'introduction d'énergie dans l'univers ait lieu également à une échelle énergétique de beaucoup plus petite envergure, par des organismes vivants ou bien par des dispositifs vivants construits spécialement à cette fin. Un objet vivant disposant de l'informatière pourrait créer des structures énergétiques par voie informationnelle, de la même manière qu'elles apparaissent lors de la création d'un univers. Il ne s'agirait pas d'une transformation de l'information en énergie, mais d'un contrôle de l'énergie profonde par voie informationnelle-phénoménologique en partant non pas de "l'initiative" de la matière profonde, mais de l'initiative consciente d'un organisme vivant, l'homme par exemple.


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